Vieillir et bien dormir : le vrai du faux

Insomnie, somnolence, sieste… testez vos connaissances !

La structure même du sommeil change après 65 ans

La quantité et le rythme du sommeil changent bien avant l’âge de la retraite et continuent de se modifier au cours des années. Le délai d’endormissement s’allonge : normalement de moins de 30 minutes avant 50 ans, il va progressivement augmenter et peut même atteindre plus de 45 minutes vers 80 ans. Les phases de sommeil lent profond et de sommeil paradoxal (celui des rêves même si la personne n’en garde aucun souvenir) sont moins présentes au cours de la nuit, au profit du sommeil léger. La fréquence des réveils chez la personne âgée est alors augmentée et donne un sommeil plus fragmenté qui le rend moins récupérateur.

Dormir beaucoup et faire des siestes est un signe de bonne santé

Si le manque de sommeil est néfaste pour la santé, trop dormir peut traduire une fatigue chronique du fait d’un sommeil non récupérateur. Il faut alors en rechercher la cause. Son origine s’explique parfois par la survenue de troubles du sommeil, comme l’apnée du sommeil. Il peut aussi être le signe d’une maladie éventuellement pas encore détectée. À savoir également que certains médicaments impactent le sommeil et favorisent un état de somnolence avec risque de perte de vigilance et de chute. La durée des siestes recommandée par les spécialistes ne doit pas excéder 20 à 30 minutes.

Un sommeil non réparateur peut favoriser des maladies mentales comme Alzheimer et Parkinson

Des études montrent que le sommeil peut influencer le développement ou la progression de la maladie d’Alzheimer. Toutefois, il n’existe pas de véritable consensus pour dire si le sommeil affecte le développement de la maladie et peut alors représenter un signal d’alerte ou si la maladie affecte la qualité du sommeil, avec des somnolences diurnes plus fréquentes. Au regard des données, un meilleur sommeil est associé à l’amélioration des fonctions cognitives.
D’autres maladies neurologiques dégénératives peuvent être associées à des problèmes d’insomnie, ce peut être le cas en particulier de la maladie de Parkinson. Plus de 50 % des personnes ayant la maladie de Parkinson souffrent d’insomnie chronique.

Les personnes âgées présentent moins de problèmes d’insomnie car elles sont moins stressées

C’est au contraire le trouble le plus fréquent et il touche 40 % des plus de 75 ans. Changements d’habitudes et de rythmes de vie sont susceptibles de faire apparaître des insomnies. Qu’elles se  manifestent sous forme de difficulté à s’endormir, d’éveils nocturnes prolongés ou d’éveils précoces, la fatigue risque de bouleverser le quotidien. Somnolence et baisse de vigilance peuvent alors augmenter le risque de chute, d’accidents domestiques et de la route. Parmi les multiples origines, on peut également identifier une maladie (cardiaque, neurologique, respiratoire…) ou encore certains traitements médicamenteux, perturbateurs du sommeil.
Dans les causes possibles, citons encore l’anxiété ou un état dépressif, en particulier chez la personne âgée isolée. Car si les préoccupations du travail n’existent plus, il n’en reste pas moins que les soucis du quotidien, et en particulier ceux liés à la santé, provoquent un stress réel. À cela s’ajoutent les événements de vie comme la maladie, la perte du conjoint, des amis, la solitude ou l’ennui…

Le syndrome d’apnée du sommeil est plus fréquent après 65 ans

Le vieillissement est associé à une perte de souplesse des voies aériennes respiratoires, probablement due à l’affaiblissement neuromusculaire, ce qui conduit à une plus grande facilité « d’effondrement » du pharynx et provoque le ronflement avec les pauses respiratoires caractéristiques de l’apnée du sommeil. Elles sont considérées comme telles si elles durent plus de 10 secondes (5 fois dans une heure est le minimum pour être considéré comme critique). Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est deux fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. Le surpoids, et plus particulièrement l’obésité, est un second facteur de risque important avec apparition de dépôts graisseux le long du pharynx. Les apnées vont induire une fatigue avec somnolence diurne, troubles de la vigilance et de la mémoire, maux de tête, irritabilité… Enfin, à long terme, c’est aussi un facteur de risque important de maladies cardiovasculaires (infarctus, hypertension artérielle…) et neurologiques (AVC, perte de mémoire, dépression…).

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